
Au Cambodge, un système de soin inégalitaire
Les conditions sanitaires au Cambodge, pays de plus de 16 millions d’habitants en Asie du sud-est, sont encore trop précaires. Affaibli par des années de crise sous le régime des Khmers rouges, le pays a dû rapidement relever un système de santé défectueux et reconstruire des infrastructures devenues vétustes. Pour supporter la charge que représente le parcours de soin, le Cambodge se partage alors entre secteur public et privé.
Les services de santé publique, soignant les populations les plus pauvres, sont cependant trop faiblement financés par le gouvernement. Les professionnels de santé sont mal formés, le matériel est insuffisant, et les salaires des infirmiers et médecins trop peu élevés pour les convaincre de rester dans le secteur public. Devant la piètre qualité des soins à l’hôpital, la plupart des Cambodgiens fuient les établissements de santé publics quand leurs moyens financiers le permettent.
Alors que près de 46 % de la population vit avec moins de 3,1 dollars par jour, 70 % des dépenses de santé doivent être prises en charge par les patients. Et les traitements thérapeutiques coûtent cher : 25 dollars en moyenne par personne et par an, ce qui est l'équivalent d'un mois de salaire.
Seuls les plus aisés peuvent espérer accéder à des soins de qualité dans les hôpitaux les plus réputés du pays, cliniques et autres établissements de santé privés. Un système de soins qui bénéficie alors plus aux expatriés qu’à la population locale.