
Comment vivent les enfants dans les camps de réfugiés ?
Sur 25,9 millions de réfugiés dans le monde, la moitié sont des enfants. Bien que des activités récréatives et éducatives soient mises en place dans certains camps de réfugiés, les conditions de vie pour les jeunes restent difficiles. Souvent traumatisés par la guerre, par la disparition de leur famille, ou en détresse psychologique à la suite d’abus ou de violences sexuelles, ils doivent en plus s’adapter à des conditions de vie indécentes.
Les enfants s’entassent dans des tentes souvent trop petites, et doivent dormir à même le sol avec des adultes qu’ils ne connaissent parfois même pas. Le quotidien s’organise essentiellement autour des files d’attente que les enfants doivent faire durant des heures pour accéder aux toilettes, obtenir de la nourriture, ou voir un médecin. Sans aires de jeux, ni écoles, beaucoup d’entre eux perdent espoir et entrent en dépression.
Isolés et très peu intégrés aux activités économiques du pays d’accueil, les réfugiés n’ont pas accès aux institutions, aux systèmes scolaires, et sont de fait, exposés à des situations d’extrême pauvreté. Les enfants sont alors victimes de nombreuses violences : travail des enfants, mariages précoces...
Le manque de sécurité et d’éducation sur le camp rend les jeunes filles d’autant plus vulnérables aux violences sexuelles, aux risques de prostitution ou de mariages précoces et entraîne certains jeunes à consommer de la drogue, plongent les enfants dans une insécurité permanente.
Mais les violences peuvent aussi se trouver au sein du cercle familial. Les récentes mesures d’hygiène et de distanciation sociale mises en place pour éviter la propagation du coronavirus n’ont fait qu’aggraver une situation déjà instable. Ces mesures sont difficilement gérables dans des camps où les réfugiés vivent les uns sur les autres. Certains enfants subissent des violences de la part de leurs proches, sans pouvoir trouver d’échappatoire.
Une étude nationale soutenue par les équipes locales de Vision du Monde et des structures partenaires au Bangladesh a révélé que les coups portés par les parents ou tuteurs sur les enfants avaient augmenté de 42% pendant la période de confinement.
À l’échelle mondiale, on estime que 85 millions de filles et de garçons de plus dans le monde pourraient être exposés à des violences physiques, sexuelles et/ou émotionnelles au cours des trois prochains mois en raison de la quarantaine du covid-19. Une situation déjà observée dans les camps de réfugiés ou les tensions dues à la peur du coronavirus augmentent.
Les conditions les plus dures sont pour les enfants non accompagnés par un adulte. Ces enfants peuvent avoir fui leur pays tout seul ou bien avoir perdu un proche en traversant la frontière. Livrés à eux-mêmes et exposés à toutes les violences, ces derniers doivent vivre sur le camp sans protection ni réconfort.