
Quels sont les violences dont sont victimes les enfants sénégalais ?
Les violences touchent encore malheureusement de nombreux enfants dans le monde. Selon les derniers chiffres de l’ONU, près d’un milliard d’enfants subissent des violences physiques, sexuelles, émotionnelles ou des négligences chaque année. Victimes d’exploitation, d’agressions physiques ou verbales ou encore de discriminations, les enfants les plus vulnérables peinent à se construire un avenir dans de telles conditions.
Mariages précoces, mutilations génitales féminines, châtiments corporels, exploitation sexuelle, travail des enfants, au Sénégal, les violences que subissent les enfants prennent de nombreux visages. Ces abus entrainent souvent les enfants dans le cercle vicieux de la pauvreté. En effet, nombreux sont les enfants obligés d'abandonner l'école. Faute d'éducation et de formations, beaucoup ne peuvent trouver de travails qui répondent à leurs besoins vitaux.
Même si toutes ces pratiques sont interdites par l’État sénégalais, il est souvent difficile de recenser les situations de violence et de changer les comportements profondément ancrés. Les mariages précoces restent une réalité pour de nombreuses jeunes filles. On estime que 33 % des enfants seraient mariés avant 18 ans dans le pays. 26 % des jeunes filles sénégalaises sont quant à elles victimes d’excision.
De plus, pour qu’un enfant puisse avoir des droits et être protégé aux yeux d’un état, il doit être enregistré dès sa naissance. Or, plus de 650 000 enfants de moins de cinq ans ne seraient pas déclarés au Sénégal. Alors que le pays impose un enregistrement dans le mois qui suit la naissance, en pratique, beaucoup de familles ne s’accommodent pas de ces formalités, par manque d'habitude.
L’absence d’identification des enfants a pourtant un impact direct sur l’accès à l’éducation, la santé et les droits des enfants. Sans certificat de naissance, les enfants sont d’autant plus exposés aux risques d’exploitation, de travail des enfants, et de mariage précoce : il devient impossible de prouver l’âge des jeunes filles qui se marient ou de recenser les enfants non scolarisés. Les enfants se retrouvent également bloqués dans leur scolarité lorsqu’ils doivent s’inscrire aux examens et fournir leur certificat de naissance.