Comment les protéger ?
Un an après le début du conflit, les enfants ukrainiens sont confrontés à de nombreux risques ayant des conséquences considérables sur leur santé physique et mentale, leur bien-être et leur développement.
Vision du Monde fait le point sur leurs principales difficultés afin de leur apporter une aide humanitaire adaptée.
En février 2023, après un an de conflit armé avec la Russie, l'Ukraine continue de maintenir sa position de défense face à l'agression russe. Au cours des douze derniers mois, les tensions entre les deux camps sont montées en flèche et les combats meurtriers le long de la ligne de front se sont peu à peu intensifiés. Depuis le début du conflit, des milliers de personnes ont été affectées et plus de 10 millions d'Ukrainiens ont été forcés de fuir leur domicile pour se réfugier dans des zones plus sûres. Du 24 février au 4 décembre 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a enregistré plus de 17 000 victimes civiles en Ukraine dont plus de 6 700 personnes tuées et plus de 10 400 blessés.
Le conflit a entraîné des destructions importantes dans plusieurs régions et le pays souffre d'une grave crise économique et humanitaire. Les infrastructures vitales telles que l'électricité, l'eau et les télécommunications sont souvent interrompues et des millions de personnes souffrent de pénuries alimentaires et de médicaments.
Les jeunes Ukrainiens sont directement affectés par les tensions dans leur pays. L'accès aux soins pour les enfants blessés est limité et les pharmacies n'ont plus les médicaments nécessaires pour les soigner. Les retards dans le traitement et les soins réduisent leurs chances de survie dans les cas les plus graves. L'UNICEF estime qu'en moyenne, plus de cinq enfants sont blessés ou tués par jour en Ukraine.
Les conséquences de la guerre sont pourtant loin de s’arrêter aux blessures physiques. Les enfants ukrainiens vivent constamment sous le spectre de la violence, ce qui peut mener à la dépression, à l'anxiété et à d'autres problèmes de santé mentale. Face aux horreurs de la guerre, de nombreux enfants ont besoin de soutien psychologique pour surmonter ce qu’ils vivent.
Protéger les enfants des violences est d’autant plus difficile que de nombreux professionnels de santé ont quitté le pays pour leur propre sécurité. Le système officiel de protection de l'enfance en Ukraine est dépassé par l'ampleur de la crise. Les appels vers les lignes d'assistance téléphonique pour des cas de violences domestiques ont augmenté de 50 % dans les régions touchées par le conflit, notamment celles de Donetsk et Lougansk. Avec les pressions du conflit, les parents se tournent de plus en plus vers des comportements négatifs tels que l'abus d'alcool, des agressions et de la violence domestique. Les travailleurs sociaux et les psychologues ne sont pas équipés pour répondre aux nouvelles demandes.
L'Ukraine compte le plus grand nombre d'enfants pris en charge en Europe. Plus de 90 000 mineurs vivaient dans des institutions, des orphelinats, des internats et d'autres établissements de soins avant le conflit ; près de la moitié d'entre eux sont des enfants handicapés.
Depuis le conflit, leur sécurité est menacée. Gravement négligés et laissés dans des institutions résidentielles qui manquent de services et de soins, les enfants handicapés en institution sont pourtant plus sensibles aux troubles respiratoires et aux maladies liées à la malnutrition. En période hivernale, ceux qui restent dans des locaux mal chauffés et très fréquentés présentent de plus hauts risques de mortalité.
Selon l'UNICEF, plus de 4 600 enfants non accompagnés sont arrivés en Roumanie depuis le début du conflit, dont plus de 200 étaient suivis par le système de protection de l’enfance. En Moldavie, les partenaires de la protection de l'enfance estiment qu'au moins 2% des enfants seraient non accompagnés, soit plus de 780 mineurs.
Les enfants non accompagnés courent un risque élevé de diverses formes de violences et d'exploitation. Ils peuvent être victimes de la traite, exploités sexuellement et forcés de travailler ou de mendier. S'ils échappent au système d'enregistrement et ne sont donc pas recensés par les services de l'enfance du pays d'accueil, ils risquent de perdre leur identité ainsi que leur nationalité. Cela rend les chances qu'ils soient retrouvés par leur famille pratiquement nulles.
Les enfants déplacés et réfugiés peuvent être des proies faciles pour les réseaux criminels. Les femmes et les filles sont notamment les plus exposées au risque de traite à l'intérieur d'un pays touché par un conflit. Des cas de trafiquants ciblant des enfants aux frontières ont été signalés depuis le début du conflit en février 2022.
Les réseaux criminels opérant en Ukraine et au-delà profitent des personnes vulnérables, comme c’est le cas des enfants éloignés de leur famille. Ces derniers, en cherchant des moyens pour subvenir à leurs besoins, sont plus vulnérables aux réseaux d’exploitation.
Vision du Monde agit en Géorgie, en Moldavie, en Roumanie et en Ukraine pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables. L’ONG travaille notamment pour renforcer la protection des enfants, assurer le suivi des mineurs non accompagnés, ou encore évacuer les enfants handicapés.
Des millions d’enfants vivent dans les contextes les plus fragiles et les plus dangereux du monde. C'est pourquoi, nous agissons également en République Démocratique du Congo, au Honduras, en Afghanistan et aux Philippines. Vous aussi, protégez les enfants des conflits en faisant un don régulier.
