Afghanistan : répression des femmes

Insécurité alimentaire, sécheresse extrême, tensions politiques… le peuple afghan continue de subir l’une des pires crises humanitaires au monde. Vision du Monde, à travers le partenariat World Vision International, accompagne les familles afghanes les plus vulnérables depuis 21 ans, aidant ainsi plus de 6 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants.

Les femmes afghanes, bannies des ONG

Le 24 décembre 2022, les autorités afghanes ont officiellement interdit à toutes les femmes du pays de travailler pour des ONG. Il s’avère ainsi dorénavant difficile pour les organisations internationales de continuer à sauver des vies sans l’aide si importante du grand nombre de travailleuses humanitaires sur place. Ainsi privé d’une part essentielle de ses équipes sur le terrain, le partenariat World Vision International condamne cette interdiction et a été contraint de suspendre temporairement ses opérations en Afghanistan.

Entre violation des droits fondamentaux de l’Homme et urgence humanitaire, on vous explique pourquoi le statut de « femme » en tant que « travailleuse humanitaire » doit impérativement être défendu.

La place essentielle des femmes dans le monde humanitaire

Les ONG ne peuvent se passer des femmes.

En Afghanistan, elles représentent une grande partie des travailleurs humanitaires. Au sein de notre bureau World Vision Afghanistan, 30% des 704 membres, dont la directrice nationale Asuntha Charles, sont des femmes. Depuis que cette interdiction a été proclamée, 212 femmes de nos équipes ont ainsi été contraintes de quitter des postes essentiels au bon déroulement des opérations menées sur place.

Effectivement, outre leur nombre important, les femmes remplissent des rôles fondamentaux. Elles occupent les postes d’infirmières, médecins, expertes en nutrition, chefs d'équipe, agents de santé communautaires, ou encore vaccinatrices.

Notre personnel féminin va la rencontre des populations locales et accède à des contextes que nos collègues masculins ne peuvent pas atteindre. Elles sont indispensables à la protection des familles que nous aidons chaque jour à surmonter ce millefeuille de crises. Avec l'escalade des tensions en Afghanistan, l'efficacité de la réponse humanitaire se doit d’être doublée, et non pas réduite de moitié.

Des violations répétées du droit des femmes

Cette décision intolérable survient seulement quelques jours après l’interdiction d’accès des universités afghanes aux femmes.

L’histoire se répète tristement et le régime actuel prend un chemin très inquiétant. Les femmes et les filles afghanes sont confrontées à une répression sévère : elles sont désormais par exemple dans l'incapacité de participer à la vie publique sans un tuteur masculin, ou bien de fréquenter les établissements d'enseignement secondaire.

Depuis août 2021 et le changement de gouvernance en Afghanistan, cette liste d’injonctions n’a eu de cesse de s’allonger. En les bannissant de toute vie sociale, ces interdictions bafouent les droits fondamentaux des femmes afghanes.

L’ONG World Vision Internationale s’alarme de ces résurgences restrictives imputées aux femmes et des répercussions futures, sur une population déjà très fragilisée.

Un impact désastreux pour la population afghane

La situation en Afghanistan est déjà dramatique !

La misère bat des records. 97% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté et la sécheresse prive de nourriture 19 millions de personnes. L’urgence première est ainsi alimentaire. Une absence de récoltes, une économie instable…près de la moitié de la population du pays souffre d'insécurité alimentaire, et la moitié sont des enfants. On estime que plus de 1,1 million d'enfants afghans de moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition aiguë. Ces chiffres déjà atterrants tendent à augmenter dans les prochains mois, notamment avec les nouvelles interdictions imposées par les autorités.

« Avec la crise humanitaire actuelle qui touche l’ensemble du pays, nous avons besoin de plus de forces vives et travailleurs dans les ONG pour aider à calmer la situation. Cette nouvelle décision des autorités ne fera qu'aggraver considérablement la terrible réalité », explique Asuntha Charles, directrice nationale de World Vision Afghanistan.

Livrées à elles-mêmes, les familles auront de plus en plus de mal à se nourrir, à se soigner, tout simplement à survivre… Selon les dernières estimations, 28 millions de personnes – plus de la moitié de la population – dont 14 millions d'enfants, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en Afghanistan.

Vision du Monde se mobilise

Face à une crise multisectorielle de cette ampleur, toutes les forces volontaires doivent être mobilisées. Notre ONG est en alerte, prête à reprendre ses actions auprès de la population afghane dès que l'interdiction faite aux femmes de travailler dans les ONG aura été levée. Les besoins seront plus importants que jamais.

C’est pourquoi nous avons besoins de vous. Soutenez les femmes et le peuple afghan en faisant un don mensuel.

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