Victimes de mutilations génitales féminines (MGF), de nombreuses jeunes filles à travers le monde perdent confiance en elles quand d’autres vivent dans la peur de subir les mêmes pratiques néfastes. Grâce au projet Big Dream, Vision du Monde agit pour la protection des filles et des femmes au Kenya afin que ces violences sexuelles prennent fin.
Vacances scolaires : un risque accru pour les jeunes filles

Faith, 16 ans, rêve de poursuivre des études supérieures afin de devenir infirmière. Un rêve qui s’est éloigné en mars 2020, lorsque le gouvernement a fermé les écoles en raison de la pandémie de COVID-19. « J'avais peur de rentrer chez moi parce qu'une de mes amies s'était mariée et qu'une autre avait subi des mutilations génitales féminines (MGF) pendant les vacances scolaires de décembre 2019 », raconte-t-elle.
Originaire de Masol, dans la région de West Pokot, au Kenya, Faith a de grands risques de subir elle aussi des mutilations. Des pratiques considérées comme un rite de passage dans sa culture. « Si vous n’êtes pas excisée, parfois les gens se moquent de vous et vous considèrent comme une enfant. ».
Dans de nombreuses cultures, les mutilations sexuelles (excisions, clitoridectomies, infibulations) symbolisent le passage de la jeune fille à l’âge adulte. Mais ces pratiques traditionnelles, aux effets physiques et psychologiques dévastateurs, sont également réalisées sur des fillettes dès les premières années de leurs vies.
Selon les données de l'UNICEF, il y a quatre millions de filles et de femmes excisées au Kenya. Les vacances scolaires sont des moments risqués pour les jeunes filles puisque les familles profitent de ces pauses pour les emmener chez une exciseuse, parfois juste avant de les marier.
« Je me sentais seule et j'avais peur d'en parler. Lorsque les écoles fermaient, je restais dans ma chambre d’internat la plupart du temps et je ne quittais plus l’enceinte de l’établissement scolaire » raconte Faith.