Véritable violation des droits des jeunes filles et des femmes, les mutilations génitales féminines (MGF), qui englobent l’excision, la clitoridectomie ou l’infibulation, sont encore pratiquées dans de nombreuses cultures à travers le monde. Considérées comme un rite de passage pour les jeunes filles, ces pratiques sont pourtant dangereuses pour celles qui les subissent et affectent très souvent leur santé mentale et physique.
Au Kenya, avec le projet Big Dream, Vision du Monde intervient auprès des enfants, des parents et des acteurs locaux pour mettre fin à ces pratiques et redonner de l’espoir aux nouvelles générations.
Mutilations génitales féminines : les traditions persistent
Dans le monde, plus de 200 millions de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations génitales féminines. Si ces mutilations sexuelles se perpétuent encore dans plus de 90 pays, elles se déroulent principalement dans une trentaine de pays. Au Kenya, les mutilations génitales féminines sont considérées comme un rite de passage nécessaire pour les jeunes filles, notamment pour se marier. Les parents préfèrent ainsi confier leur fille à une exciseuse au moment de la puberté, afin que celles-ci soient préparées à devenir de « bonnes épouses ».
Pour beaucoup de familles, le mariage d’une jeune fille est considéré comme le seul moyen pour elle d'avoir un revenu financier et un avenir stable. Le mariage précoce est également une façon de soulager une pression financière. En plus d’avoir une bouche en moins à nourrir, la dot versée par le fiancé aux parents de la future mariée peut signifier beaucoup pour une famille en situation d’extrême pauvreté.
Les mutilations faites aux femmes et le mariage précoce ont pourtant de nombreuses conséquences sur la vie des jeunes filles. En plus des risques de complications pour leur santé, les jeunes mariées quittent les bancs de l’école et voient s’envoler leurs chances d’apprendre à lire, à compter, et de s’émanciper en trouvant un travail.
Mettre fin aux mutilations sexuelles avec le projet Big Dream au Kenya
Dans les régions de West Pokot et Baringo, dans l’ouest du Kenya, Vision du Monde, association pour la protection des enfants, tente de mettre fin aux mutilations génitales féminines et autres violations des droits des enfants grâce au projet Big Dream. Alors que trois filles sur quatre déclarent être excisées, plus de neuf personnes interrogées à West Pokot sur dix veulent voir la pratique des Mutilations Génitales Féminines prendre fin.
Mis en place via le Partenariat international World Vision, le projet Big Dream est une approche holistique qui entend lutter contre ces pratiques néfastes via l’éducation, le développement économique des familles, le plaidoyer et la protection des enfants.

Le rôle essentiel de l’éducation des enfants
Soutenir l’éducation des enfants c’est avant tout leur donner une chance de réussir, de se lancer dans une formation professionnelle et de s’émanciper. À l’école, les enfants apprennent à lire et à écrire, mais aussi à résoudre des conflits de manière pacifique et à s’engager pour l’égalité et les droits de chacun.
En plus de soutenir le développement d’écoles locales, le projet Big Dream entend protéger aux mieux les enfants en travaillant avec les locaux et en remplaçant les mutilations génitales féminines par de nouvelles cérémonies de rites de passage alternatives.
En parallèle, les jeunes garçons apprennent à changer leur regard sur les jeunes filles qui ne sont pas excisées et à rejeter ces pratiques dangereuses. En dix ans, plus de 5 000 enfants ont été sensibilisés à l’importance de lutter contre les mutilations sexuelles dans la région de West Pokot.